Europe : la marche vers l’abîme
Macron a donc été réélu. Calamité, bien sûr. Mais ce résultat est le reflet d’un peuple qui a perdu ses repères et, plus largement, d’une civilisation qui sombre. Qu’espérer d’autre d’un peuple, qui a été plus que malmené durant ces cinq dernières années, qui a été incapable de transformer la révolte des Gilets jaunes en révolution parce qu’il refuse de s’organiser, a accepté d’être éborgné, tabassé par le pouvoir macronien, qui, s’est laissé priver de sa liberté d’aller et venir sans quasiment protester, qui s’est laissé piquer comme du bétail avec un produit expérimental ? Actuellement, il voit son niveau de vie stagner et son pouvoir d’achat malmené, nombre de Français bouclant de plus en plus mal leur fin de mois alors que, dans le même temps, les patrons du CAC 40 ont doublé leurs salaires, tout cela, à cause d’une gestion calamiteuse d’un Macron arrogant, méprisant, détestant la France et son peuple. Mais qu’à cela ne tienne : il en redemande pour cinq autres années ! Décidément, l’ouvrage de La Boétie « De la servitude volontaire » n’a pas pris une ride depuis le XVIe siècle ! Pire : l’héautontimorouménos – le bourreau de soi-même, dont parlait Baudelaire, peut s’appliquer aux Français.
Il est vrai qu’en face de lui, l’opposition est peu dangereuse. Tout s’est passé comme si le système politique occidental, tenu par les cercles dirigeants mondialistes et ennemis de notre civilisation, et dont Macron est l’agent actuel au pouvoir en France, avait organisé cette opposition, à la fois pour canaliser un mécontentement somme toute conséquent et donner l’impression que nous vivons dans un régime de liberté politique, intitulé « démocratie », que le discours médiatique dominant nous présente comme le graal en matière de régime politique.
Comme le parti lepéniste s’est édulcoré, suivant la voix ouverte par le père et accentuée par le reniement de la fille, et qu’une certaine partie de son électorat a fini par comprendre qu’il défendait un nationalisme ectoplasmique, le système leur a donné en pâture Zemmour – qui aime l’Eglise mais déteste le Christ (cherchez l’erreur !) – et le parti Reconquête, un parti qui n’est qu’une copie de ce qu’était le RPR dans les années 1980, lequel a été complice, avec Chirac, du déclin de la France.
Quant au Front National, devenu Rassemblement national, il fait figure d’opposition de pacotille. Le débat entre Macron et la Le Pen du 20 avril en a montré la nature. Trois heures au cours desquelles nous avons en vain attendu que l’héritière Le Pen déballe l’affaire Benalla, les masque interdits avant qu’ils ne deviennent obligatoire, l’affaire Alstom, les mensonges sur les « vaccins », la tutelle de McKinsey et autres cabinets de conseil sur l’Etat, les millions perçus par le banquier de Rothschild et volatilisés, les Vieux traités au Rivotrildans les Epahd et privés de visites, l’augmentation des délais légaux d’avortement, la GPA pour tous, les menaces contre les écoles libres, les éborgnages des Gilets jaunes, l’invasion migratoire toujours plus étendue, sans oublier le comportements débauché de Macron lors des fêtes de la musique etc. Au lieu de cela, nous avons eu droit à une Le Pen réservée, polie, presque aimable. Etait-ce pour remercier Macron de lui avoir permis de se présenter en demandant à Bayrou de compléter les 500 signatures dont elle avait besoin ?
Cela rappelle de débat Mitterrand-Seguin, en 1992, à propos du traité de Maastricht où Seguin, au lieu de pousser dans les cordes l’occupant d’alors de l’Elysée, s’était montré cauteleux, déférent.
Comment ne pas comprendre que les dés électoraux sont pipés ? Qu’il n’y aura aucune issue pour la France dans le cadre électoral ? Ceux qui y croient sont des conscrits en politique, à moins qu’ils espèrent en vivre. Leur République est fondamentalement un régime de gauche, c’est-à-dire un régime en révolte contre l’ordre naturel. Cela est plus que jamais visible lorsqu’un Mélenchon avec ses 23 %, obtenus en partie par les banlieue ethniques, a été complice de la réélection de Macron en disant qu’aucune voix ne devait aller à la Le Pen, tandis, qu’avant le premier tour, 200 hauts fonctionnaires avaient fait savoir qu’ils étaient prêts à aider Mélenchon à gouverner s’il devait l’emporter : cela en dit long sur les structures profondes de leur République et le travail de curage qu’un gouvernement quelque peu nationaliste aurait à faire !
Retenons cet enseignement de l’histoire : depuis deux siècles, les régimes successifs se sont effondrés avant tout pour une cause extérieure, notamment une défaite militaire, notamment en 1870, en 1940, en 1958. En 1848, c’est toute l’Europe qui bougeait. Il en sera de même demain et notre travail, à nous nationalistes, est de nous préparer à cette échéance, imprévisible, mais inévitable. La réélection de Macron ne nous annonce certes rien de bon, avec les 600 milliards de dettes supplémentaires créés durant le Covid, l’effondrement économique et social, le contrôle social qui se met en place. Pourtant cette élection n’est qu’une péripétie de la marche à l’abîme dont à vue d’homme nous ne voyons pas l’issue.
De tout temps, au quotidien, les régimes politiques ont paru éternels. Et pourtant ! Le tout dernier exemple a été celui de la dissolution de l’Union soviétique en 1991, encore impensable en 1989. Or, sous une immuabilité apparente, des mouvements souterrains se produisent qui modifient insensiblement l’ordre existant, la situation présente.
Actuellement, l’Europe occidentale – l’U.E. pour l’essentiel – n’est plus ce pôle de puissance que les hérauts de l’oligarchie qui la dominent ne cessent de vanter. Il s’agit d’un monde, en putréfaction morale et spirituelle, vieillissant, envahi, subissant un génocide ethnique sans précédent, en partie désindustrialisé comme en France. Les 58 % de Macron sont un leurre : la poudrière sociale ayant conduit aux Gilets jaunes gonfle. Par surcroît cet Occident est en train de perdre sa suprématie monétaire en voulant nuire à une Russie dont les actions contrarient les projets de ses maîtres anglo-saxons.
En effet, la politique d’agression permanente menée par Washington et ses caniches européens contre la Russie depuis 1991, avec en dernier lieu cette prothèse de l’Otan qu’est l’Ukraine, a conduit les Russes à réagir pour protéger leurs intérêts. Or, plutôt que de calmer le jeu, les Occidentaux ne cessent « de pousser au crime ». Ils n’ont rien fait pour inciter Kiev à appliquer les Accords de Minsk qui, en accordant une autonomie aux régions russophones du Donbass créaient les conditions d’une solution acceptable. Maintenant qu’un conflit ouvert s’est déclenché en Ukraine, les Occidentaux jettent de l’huile sur le feu en envoyant des armes dernier-cri aux forces de Kiev pour nourrir la guerre, ne recherchant en aucun cas quelque apaisement. Tout se passe comme si les apprenti-sorciers occidentaux voulaient transformer ces régions charnières de l’Europe en un chaos à la syrienne. Ce jeu dangereux peut provoquer un conflit embrasant toute l’Europe – les Russes ont non sans raison déclaré que la troisième guerre mondiale avait commencé – et dont les Occidentaux en seront, plus que les Russes, les principales victimes, notamment avec l’effondrement de leur économie.
La Russie n’est ni l’Irak, ni la Grèce, petits Etats que quelque ostracisme financier peut mettre à genoux. Déjà, les Russes ont dans leur inconscient, la mentalité d’un peuple vainqueur, celui de 1945, et la popularité de Staline en est un signe. De plus, la Russie s’est donnée les moyens de riposter et de faire « très mal » aux Occidentaux. Ces derniers peuvent voir très vite leurs réserves en or siphonnées par Moscou pour régler leurs achats de pétrole et de gaz, puisque la Russie refuse les paiements en dollar et en euro. Ou alors, vont-ils se priver de ce gaz ? Mais c’est leur économie qui risquera l’effondrement, tandis que l’inflation naissante s’emballera sous l’effet de hausses monstrueuses des prix de l’énergie, devenue rare ou très chère si elle est importée des Etats-Unis, par exemple.
Plus encore, ces sanctions occidentales, au lieu de déstabiliser la Russie, permettent à cette dernière, en compagnie de la Chine et peut-être bientôt de l’Inde et du Brésil, de mettre en place un système monétaire et financier mondiale alternatif à celui du dollar, faisant perdre aux Etats-Unis le privilège monétaire qui a contribué depuis 80 ans à assoir leur puissance.
Bref, la crise déclenchée en Ukraine, par la faute des occidentaux, entretenue, nourrie par ceux-ci, peut provoquer des réactions cataclysmiques en chaîne, servant de catalyseur aux problèmes économiques et sociaux qui ne cessent de fragiliser souterrainement l’Europe occidentale.
L’histoire est plus que jamais en mouvement. Les nationalistes doivent se positionner, agir en fonction de cela, gagner les âmes et forger les outils du rétablissement de la civilisation européenne.