Militant N° 701 – Macron ou la défaisance de la France et de l’Europe

SOMMAIRE :
Macron et consorts assassinent la France et l’Europe (Militant)………………………………………………….. page 3
Trump et le magistère mondialiste (Emilie MALLIEN)……………………………………………………………… page 4
Histoires de crues (Maurice GUFFROY)…………………………………………………………………………………page 5
Les terres rares : des enjeux complexes (André GANDILLON)…………………………………………….pages 6 à 10
ASTRID : un réacteur nucléaire de 4ème génération (François PALAFITTES)…………………………pages 11 et 12
Invasion et restauration spirituelle (Charles ESCAMP)……………………………………………………. pages 13 à 15
Taxe isolation : un nouveau racket en vue (Edme JOUANNEAU)……………………………………………….. page 15
Chronique impertinente…………………………………………………………………………………………………page 16

 

Macron ou la défaisance de la France et de l’Europe

 

L’air du temps est plus que jamais celui de la volonté de détruire les nations d’Europe. Lors du grand spectacle mondialiste qu’est le Forum de Davos, le roi d’Espagne Felipe VI a donné le ton le 23 janvier en disant que, pour l’Espagne « l’Europe n’est pas un projet extérieur, c’est l’expression la plus complète de notre projet national ». A moins de lui prêter l’intention de recréer l’empire de son prédécesseur Charles Quint, qui dominait l’Europe, doit-on en conclure que l’Espagne doit se fondre dans le magma de cette Europe frelatée qu’est l’U.E. ?  

Macron, qui avait déclaré fin août 2017 que « notre souveraineté, c’est l’Europe », y est allé de son discours en anglais, ponctué d’un sonore « France is back ». Mais « de retour » où ? Dans le giron atlantiste qu’elle a rejoint totalement depuis Sarkozy ? Quant à Merkel, confortée par le fait qu’elle va pouvoir (sans gloire) rester au pouvoir encore quelques temps après la signature d’un accord de gouvernement avec les socialistes afin d’éviter que les populistes de l’AFD ne confirment leur succès de novembre 2017, elle s’en est prise rageusement au « poison du populisme de droite » suggérant peut-être quel populisme de gauche est un remède … et a continué en disant que « le repli sur soi ne résoudra rien » alors que l’élection de Macron « avait donné un nouvel élan à l’Europe qui nous a  renforcés ». Là encore, le « nous », c’est qui ? La coterie mondialiste qui a juré la destruction des peuples blancs et dont ces gens-là sont les factotums ? Evidemment, le « repli sur soi » n’a jamais été une solution. Mais le « retour sur soi » sur ses intérêts, est chose primordiale et salutaire, devons-nous rappeler. Ajoutons que Macron a déclaré vouloir établir un « nouveau contra mondial » … contre les nationalismes !

Tout cela n’est-il qu’un alignement de formules sans effets ? Assurément pas. Car les projets de désintégration de nos nations millénaires avancent à grand pas. Ainsi, le 5 janvier 2018, était déposé à l’Assemblée nationale un projet de « nouveau traité de l’Elysée », en référence à celui signé le 22 janvier 1963 par de Gaulle et Adenauer, pierre milliaire de la réconciliation franco-allemande, traité déjà modifié unilatéralement par un « horrible chapeau » (dixit De Gaulle) par le Bundestag en mentionnant une « étroite association entre l’Europe et les États-Unis d’Amérique », l’« abaissement des barrières douanières avec la Grande-Bretagne et les États-Unis d’Amérique, ainsi que d’autres États… ». Le ton était donné : le texte de 2018 aggrave le mal, car il accélère la dissolution de nos nations dans l’U.E., efface la France et l’Allemagne au profit d’un conglomérat de régions.

Si l’on ne peut qu’approuver la volonté de renforcer les relations de transports entre les deux Etats (ainsi manque actuellement une liaison Colmar Freiburg), nous ne pouvons que nous inquiéter de voir préconisé le renforcement des pouvoirs des « eurodistricts » (à savoir des régions transfrontalières créées par l’U.E.) avec le transfert à leur profit des compétences appartenant aux Länder et aux régions. Or ces eurodistricts bénéficient déjà de pouvoirs les rattachant directement à Bruxelles sans avoir besoin de passer par les Etats nationaux.

Ce projet « plaide pour la réalisation d’un espace économique franco-allemand » (alinéa 6) ; « appelle les gouvernements à intensifier leur coordination dans le cadre des coopérations structurées permanentes (CSP) nouvellement créées, et à promouvoir une culture stratégique commune (al.14)  – alors que France et Allemagne ont des centres d’intérêt stratégiques différents, la France regardant plus vers l’Afrique et les Océans, l’Allemagne vers l’Europe centrale ; invite «  à concrétiser les projets bilatéraux » tel un « marché unique de l’énergie » (al. 18) et des « normes communes (al. 19), alors que France et Allemagne divergent dans la manière de produire l’électricité.

Cela est inepte car le renforcement du continent européen ne passe pas par le démantèlement des Etats-nations au moyen d’outils tels les eurodistricts ni par l’intégration et plus encore leur fusion mais par une coordination des complémentarités et spécificités de chacun en laissant naturellement celui qui, en un domaine, est le plus performant, à servir de chef de file. Ce qui n’a pas été fait avec la supériorité française dans l’aérospatiale que les gouvernants français ont bradés dans le conglomérat EADS.

Plus encore, ce projet vise à créer une U.E. sous la domination exclusive d’un conglomérat franco-allemand qui, par sa nature technocratique ne pourra jamais avoir le respect et le rayonnement dont jouissait l‘empire carolingien dont elles sont originellement issues. Il y a là des germes de division avec les autres Etats d’Europe, à commencer par ceux du groupe de Visegrad qui justement, s’unit déjà dans le refus de subir le diktat du triangle Bruxelles Berlin Paris en matière d’invasion migratoire obligatoire. Ces failles ne pourront que se renforcer avec la création d’un budget de la zone euro, qui d’une part, accélérera mécaniquement la disparition des Etats nations mais qui instaurera de fait une Europe à au moins deux vitesses.

Macron veut aussi relancer une Europe de la défense ; cela revient à dire que la France compte sur ses partenaires européens pour financer l’effort militaire général. Mais qu’il augmente d’abord le budget militaire de la France, et cela avant un hypothétique 2020 ou 2022 alors que l’armée française n’en peut plus et dépend des avions ravitailleurs et des drones de l’US Air force ?

Mais doit-on rappeler que l’Europe ne se réduit pas à l’U.E ? Qu’elle inclut naturellement l’immense Russie ? Qu’elle est d’abord une civilisation de race blanche fondée sur l’antiquité gréco-romaine et le christianisme ?

En attendant, Macron accroît la socialisation de la France – et donc l’étouffe –  par une politique de gribouille fiscale qui pèse sur les classes moyennes, le totalitarisme par des réglementations renforcées présentes et à venir sur l’Internet, par la réduction de la vitesse à 80 km/ sur les routes. Il abaisse l’Etat, déjà vidé de sa souveraineté au profit de Bruxelles et des officines mondialistes, en se couchant à Notre Dame des Landes, non pas parce que le projet est mauvais (nous n’entrons pas ici dans ce débat) mais parce que 300 zozos gauchistes s’agitent en braillant et en prenant des postures violentes. De même, lorsqu’il répète en Afrique à Ouagadougou en novembre 2017 que la colonisation était pour sa génération un crime, il abaisse la France et nourrit un racisme anti-blanc en Afrique de plus en plus virulent.

Ainsi, Macron accélère la venue d’un chaos grandissant, d’autant plus, qu’en dépit d’une embellie économique, les nuages s’amoncellent. Un expert tel que J.C. Trichet, ancien gouverneur de la BCE, à l’instar de nombreux économistes, a encore averti le 23 janvier 2018 d’un krach à venir et pire que celui de 2008.

Face aux tempêtes et ouragans à venir, les nationalistes doivent plus que jamais être sur pont de leur nation.

 

MILITANT

 

Des compétences accrues pour les eurodistricts

  1. Invite les gouvernements à déléguer aux eurodistricts des compétences autonomes, et à introduire des clauses d’exception et d’expérimentation dans chacune des législations nationales ; dans la même perspective, souhaite que les compétences nécessaires et appartenant aux Länder ou aux Régions soient également transférées mutatis mutandis auxeurodistricts, qui auraient ainsi la possibilité d’exercer leur autorité sur des organismes transfrontaliers, notamment en matière d’écoles maternelles ou d’institutions de soins de santé, et d’exploitation des systèmes de transport public de proximité ;

 

Plaide pour la réalisation d’un espace économique franco-allemand avec des règles harmonisées, notamment en ce qui concerne le droit des sociétés et l’encadrement des faillites d’entreprises. Une harmonisation de l’assiette de l’impôt sur les sociétés et un travail plus large de convergence constitueraient une étape majeure. Les deux pays s’engageraient en faveur d’une harmonisation significative des règles pour la réalisation du marché intérieur européen ;

 

Considérant que ces consultations favorisent la confrontation démocratique et transfrontalière et font participer la société civile à la conception de la politique européenne ;

Considérant que l’Assemblée nationale et le Bundestag rassembleront les résultats de ces consultations organisées en coopération avec les jumelages entre villes, les discuteront et, sur le fondement de ces échanges, développeront des initiatives communes ;

  1. Invite les gouvernements français et allemand à travailler au cours de l’année 2018 à un nouveau Traité de l’Élysée où pourraient figurer les éléments ci-dessous ;

Approfondissement de la coopération transfrontalière

  1. Estime qu’il faut encourager les solutions communes dans les régions transfrontalières, dans des domaines tels que la reconnaissance des diplômes scolaires, professionnels et universitaires, la formation professionnelle, l’apprentissage de la langue du voisin, l’échange de personnels dans les écoles maternelles et les écoles, les services de l’emploi, la défense de normes sociales, les prestations médicales dans l’autre partie au Traité, la sécurité intérieure – notamment au moyen d’un meilleur échange de données, ainsi que dans la collaboration entre la Police fédérale et la Police aux Frontières (PAF) –, les transports et les infrastructures, et l’accès aux réseaux de téléphonie mobile ;
  2. 3. Souhaite que soient améliorées les infrastructures de transport à la frontière franco-allemande, tant les voies de circulation du transport à longue distance que les connexions ferroviaires et que les voies de circulation transfrontalières, dont les pistes cyclables;
  3. Appelle à ce que les représentants des régions frontalières, notamment ceux des eurodistricts, soient associés plus étroitement aux conseils des ministres franco-allemands, et à ce que les bassins de vie transfrontaliers participent à la préparation des sessions plénières du comité des Régions à Bruxelles, afin d’y défendre leurs intérêts communs ;

Des compétences accrues pour les eurodistricts

  1. Invite les gouvernements à déléguer aux eurodistricts des compétences autonomes, et à introduire des clauses d’exception et d’expérimentation dans chacune des législations nationales ; dans la même perspective, souhaite que les compétences nécessaires et appartenant aux Länder ou aux Régions soient également transférées mutatis mutandis auxeurodistricts, qui auraient ainsi la possibilité d’exercer leur autorité sur des organismes transfrontaliers, notamment en matière d’écoles maternelles ou d’institutions de soins de santé, et d’exploitation des systèmes de transport public de proximité ;

Espace économique franco-allemand et marché intérieur européen

  1. Plaide pour la réalisation d’un espace économique franco-allemand avec des règles harmonisées, notamment en ce qui concerne le droit des sociétés et l’encadrement des faillites d’entreprises. Une harmonisation de l’assiette de l’impôt sur les sociétés et un travail plus large de convergence constitueraient une étape majeure. Les deux pays s’engageraient en faveur d’une harmonisation significative des règles pour la réalisation du marché intérieur européen ;
  2. Encourage les gouvernements à mettre en œuvre de manière conjointe la réglementation du marché unique européen dans les régions frontalières, via la suppression des entraves administratives et linguistiques, et le respect du salaire minimum, des conditions de sécurité au travail et, plus généralement, de l’ensemble des droits des travailleurs ;

Jeunesse, formation, langue, culture et jumelages

  1. Soutient résolument le travail de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse et de l’Université franco-allemande, institutions de référence, ainsi que la mobilité des étudiants, des apprentis et des jeunes professionnels entre la France et l’Allemagne. Soutient également la chaîne franco-allemande Arte ;
  2. Invite les gouvernements à mettre en œuvre résolument un statut franco-allemand du stagiaire, auquel s’appliquerait le régime classique de protection juridique, à développer des centres de formation professionnelle franco-allemands, à renforcer les possibilités existantes en matière de formation et de formation continue, y compris en matière d’échanges d’apprentis, et à faciliter la coopération franco-allemande dans l’enseignement supérieur, en harmonisant le statut des enseignants afin de faciliter la mobilité entre établissements des deux pays. Les deux pays s’engagent à développer dans les trois prochaines années des projets d’universités européennes. En Allemagne, le gouvernement fédéral engage à cette fin à une consultation étroite avec les Länder compétents en matière d’enseignement ;
  3. Invite les gouvernements à développer les classes bilingues et bilangues, ainsi que les écoles permettant de passer à la fois le baccalauréat français et l’Abiturallemand, afin de renforcer en Allemagne et en France le nombre d’apprenants de la langue du partenaire dans l’ensemble du système éducatif ; accueille avec intérêt l’engagement pris par les deux gouvernements lors du Conseil franco-allemand du 13 juillet 2017 de mettre en place un point d’étape annuel faisant le bilan de la rentrée écoulée et fixant des objectifs précis pour la rentrée suivante ;
  4. Invite les gouvernements à mettre en œuvre rapidement leur initiative de créer, par la coopération des Instituts français et des instituts Goethe, dix centres culturels communs dans les années à venir, et à proposer des lieux d’implantation pour ces centres d’ici l’été prochain ;
  5. Souhaite que de nouveaux jumelages soient mis en place, et que les collectivités locales allemandes et françaises soient encouragées à conclure entre elles des partenariats à visée économique ;

Une coopération étroite en matière de politique étrangère, de politique de défense et de politique de développement

  1. 13. Estime que des échanges approfondis et permanents sur toutes les questions importantes relatives à la sécurité, au développement de l’Europe de la défense et à l’action extérieure devraient être établis entre les commissions parlementaires, les ministres et secrétaires d’État compétents, et que les capacités existantes dans ce domaine devraient être renforcées;
  2. Appelle les gouvernements à intensifier leur coordination dans le cadre des coopérations structurées permanentes (CSP) nouvellement créées, et à promouvoir une culture stratégique commune. Les formations d’état-major général devraient également être plus étroitement coordonnées dans ce but ;
  3. Demande à ce que le développement de la Politique européenne de voisinage devienne une priorité ;

Le rôle d’impulsion franco-allemand en matière de protection du climat

  1. Invite les gouvernements français et allemand à poursuivre leur coopération étroite dans la mise en application de l’Accord de Paris sur le climat de 2015 et des engagements du « One Planet Summit » de 2017, à proposer des initiatives communes notamment en matière de prix du carbone, et à approfondir la collaboration en matière de recherche et développement ;

Droits sociaux en France et en Allemagne

  1. Invite les gouvernements français et allemands à s’engager en faveur de la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux, avec l’objectif d’aboutir en Europe à un seuil minimum en matière d’égalité des chances, d’accès au marché du travail, de conditions de travail équitables, de protection et d’inclusion sociales, ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes. Français et Allemands doivent pouvoir vivre et travailler sans entrave dans l’autre pays. C’est pourquoi des normes communes, garantissant un niveau minimum de droits sociaux et une protection équivalente dans le pays voisin sont nécessaires ;

Accord pour des projets bilatéraux

  1. Invite les gouvernements des deux pays, au-delà des dispositions précitées pour le renouvellement du Traité de l’Élysée, à concrétiser les projets bilatéraux suivants :

Marché unique de l’énergie, efficacité énergétique et mobilité électrique

  1. Souhaite que la France et l’Allemagne développent leurs réseaux d’énergie selon un schéma transfrontalier et promeuvent des normes communes plus étendues dans le domaine de l’efficacité énergétique ; de même, que soit mise sur pied une infrastructure franco-allemande transfrontalière pour la mobilité électrique ainsi que pour des systèmes de propulsion alternatifs ;

Des impulsions pour une Union numérique

  1. Appelle la France et l’Allemagne à poursuivre leur engagement pour l’épanouissement des droits fondamentaux dans la société numérique ; demande à ce que soit établi un cadre réglementaire adapté concernant les données à caractère personnel, des catégories de données à préciser et les données sans référence, ainsi qu’un niveau de protection uniforme pour atteindre le niveau le plus élevé de sécurité informatique et de cybersécurité ;
  2. Demande à ce que la France et l’Allemagne promeuvent au niveau européen et international une taxation juste des entreprises de l’économie numérique ;
  3. Encourage la France et l’Allemagne à faire de l’Union européenne un leader mondial de l’innovation ;

Moyens conjoints pour approfondir l’« Union économique et monétaire »

  1. Souhaite la constitution d’un groupe de travail de haut niveau, qui formulerait des propositions communes d’ici le printemps 2018 pour le développement et la stabilisation de l’Union économique et monétaire ;

Agir ensemble sur les migrations et pour l’intégration

  1. Demande aux gouvernements de s’inspirer des bonnes pratiques du pays partenaire en matière d’intégration des réfugiés à travers des échanges réguliers entre autorités compétentes des deux pays, et d’approfondir les efforts communs en matière de lutte contre les causes des migrations, ainsi que la coordination des mesures prises en matière de politique migratoire ;

Des projets communs pour le futur

  1. Considère qu’une Agence européenne de l’innovation de rupture devrait être instituée à partir d’une initiative franco-allemande afin d’élaborer des stratégies communes concernant les innovations d’avenir comme l’intelligence artificielle ; que les projets dans les domaines de la recherche, de la formation universitaire, de l’innovation, de l’industrie et des infrastructures pourraient être lancés et soutenus financièrement, à travers la création d’un fonds d’investissement commun, qui reposerait sur des financements publics et privés ; que l’une des priorités des mesures de financement devrait concerner les startups et les programmes conjoints d’encouragement de la numérisation et des technologies d’avenir ;

Consultations citoyennes sur l’avenir de l’Europe

  1. 26. Soutient l’initiative de créer en 2018 des consultations citoyennes sur l’avenir de l’Europe, et invite les gouvernements français et allemand à appuyer cet effort.

 

La paralysie politique à Berlin, sans gouvernement légitime issu des élections de septembre, a fait vaciller cette ambition et contraint Emmanuel Macron à ralentir le rythme.

La paralysie politique à Berlin, sans gouvernement légitime issu des élections de septembre, a fait vaciller cette ambition et contraint Emmanuel Macron à ralentir le rythme. Ce devait être le premier acte pour faire avancer ses projets européens. Mais le chef de l’État doit patienter jusqu’à ce qu’Angela Merkel ait réussi à trouver une majorité pour le soutenir. Une étape décisive a cependant été franchie dimanche: le SPD a finalement dit oui à une grande coalition. La relance de l’Europe figure au cœur de son accord avec la CDU/CSU. Si le processus se poursuit sans encombre, l’Allemagne pourrait avoir un gouvernement en mars. Paris et Berlin pourront alors se pencher sur les questions difficiles et débattre des sujets qui les opposent.

Sans attendre et sous l’impulsion de la France, le Bundestag et l’Assemblée nationale ont dès lundi décidé de poser un acte symbolique. Les deux parlements réunis en sessions communes ont adopté une résolution franco-allemande invitant les gouvernements français et allemand à «renouveler le traité de l’Élysée» et à «approfondir le partenariat franco-allemand».

«Lancer une dynamique»

La démarche est inédite. Le président de l’Assemblée, François de Rugy, accompagné d’une délégation parlementaire, s’est rendu lundi matin à Berlin pour participer aux débats du Bundestag. Dans un discours en allemand, il a prononcé une ode à l’Europe. «La France et l’Allemagne ne sont pas seulement un couple, elles forment une famille», a-t-il lancé. L’après-midi, le président du Bundestag, Wolfgang Schäuble, lui a répondu à Paris sur le même ton dans l’Hémicycle. «Nous voulons lancer une dynamique» pour l’Europe, a-t-il expliqué.

La résolution commune adoptée par les parlementaires appelle les deux États à «développer la coopération transfrontalière», «accroître les compétences des eurodistricts», notamment pour les écoles maternelles ou les transports de proximité, favoriser l’apprentissage de la langue de l’autre, mener des projets conjoints… Les deux Assemblées soutiennent aussi le projet de consultations citoyennes cher à Emmanuel Macron, pour permettre à chacun de participer à la relance du projet européen.

La résolution commune adoptée par les parlementaires appelle les deux États à «développer la coopération transfrontalière», «accroître les compétences des eurodistricts», favoriser l’apprentissage de la langue de l’autre…

Adoptée largement, la résolution a aussi montré la fracture, au sein des deux Assemblées, entre les partisans et les adversaires de l’Europe façon Macron-Merkel. «Le nationalisme et les mouvements populistes menacent toutes les nations européennes», a déclaré François de Rugy au Bundestag. Devant lui, les 92 députés de l’AfD ont écouté impassibles. Lorsque vient son tour de prendre la parole, le leader de l’Alternative für Deutschland, Alexander Gauland, répond avec gourmandise. «S’il y a une chose dont le général de Gaulle ne voulait pas, c’était des États-Unis d’Europe. Il croyait aux nations», attaque-t-il, en critiquant une résolution franco-allemande décidée «en haut».

À Paris, la présidente du FN, Marine Le Pen, dénonce, elle aussi, un «traité bilatéral qui procède une fois encore de la vision allemande». «Nous adorons l’Allemagne, alors que l’Allemagne, à travers l’Union européenne, ne nous est en rien bénéfique, parce qu’elle défend ses intérêts et exclusivement ses intérêts», a-t-elle poursuivi, en qualifiant le couple franco-allemand d’«alibi sentimental» dépassé.

Sur les rangs de l’extrême gauche, les discours proeuropéens de l’Élysée et de la Chancellerie ne font pas non plus rêver. Comme le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, la chef de file de Die Linke, Sahra Wagenknecht, refuse que la coopération franco-allemande serve de «prétexte à la création d’une sorte de directoire franco-allemand». «Aucune Europe n’est possible ni souhaitable si les États-nations ne sont pas égaux», ont affirmé dans une déclaration commune Die Linke et La France insoumise. L’extrême droite comme l’extrême gauche se nourrissent d’euroscepticisme.

A Berlin, le gouvernement et les députés du Bundestag ont consciencieusement célébré l’événement. Le président de l’Assemblée nationale française, François de Rugy, s’est exprimé en allemand, accompagné par des applaudissements nourris. Certes, tout le monde n’est pas favorable à un renforcement de la coopération franco-allemande. Mais l’hémicycle était plein. Même l’extrême droite de l’AfD, qui rejette cette résolution parce qu’elle porterait atteinte à la «souveraineté allemande» était là, quoique hostile ; la gauche de Die Linke aussi, opposée au texte pour d’autres raisons : «Nous ne pouvons pas accepter la coopération franco-allemande, qui repose sur la mise à l’écart des autres pays et vise à dominer le reste de l’Europe»,écrivaient-ils dans un texte rédigé avec La France insoumise. 

 

Restriction des libertés : la vitesse

Mensonges et tromperie. On supprime la taxe d’habitation, mais seulement pour 80 % des assujettis. Et cela va s’étaler sur 4 ans. Avec la nécessité d’un impôt de remplacement. Sans doute comme la fameuse taxe professionnelle, ex-patente, remplacée en 2010 par trois autres impôts !

On abolit l’impôt sur la fortune-ISF, mais on le remplace aussitôt par un impôt sur la fortune immobilière (IFI).

L’augmentation de la CSG pour tous, « en échange » d’une suppression de deux cotisations sociales pour les salariés, commencera également par une bizarrerie : la hausse de la CSG est au 1er janvier 2018, tandis que les suppressions de cotisations se feront avec un étalement sur 2 ans. Encore une aubaine pour les cabinets comptables

 

Le chef de l’État veut libérer les entreprises, inciter l’épargne à s’investir dans l’économie productive, et les entrepreneurs à créer de nouveaux emplois.

Mais, dans le même temps, il affirme vouloir conserver l’État-providence et ses prélèvements sur les forces vives. Une société où les dépenses publiques dépassent les 57 % du revenu national ne peut pas être qualifiée de libérale. Et cela, même si l’État était effectivement mieux géré.

La Suède ou d’autres pays scandinaves, qui peuvent inspirer certains de nos réformateurs, ne seront jamais des modèles de libéralisme. Tout au plus des exemples de social-démocraties un peu moins catastrophiques.

  

  1. Macron renouvelle la social-technocratie

Dumait Alain

Posté le 19 décembre , 2017

Depuis que le beau terme de « libéral », ou de « libéralisme », est devenu une insulte, dans la bouche de ses adversaires – ceux de la gauche toujours marxiste ou de la droite populiste anticapitaliste –, il sert couramment à injurier tout adversaire politique.

Même Emmanuel Macron est sommé de s’expliquer sur son « libéralisme ».

Il sera temps, en 2022, de porter un jugement serein sur l’action de ce président et de son gouvernement. Pour l’instant, il est encore difficile de trancher. Mais quand même ! Chaque jour amène une nouvelle contrainte administrative ou le renforcement d’un dispositif existant. Le Premier ministre veut réduire de 90 à 80 km/h la vitesse des voitures sur les routes à deux voies.

La ministre de la Santé veut rendre obligatoires les médicaments génériques, et celui du Logement veut étendre l’encadrement des loyers…

Le président de la République a annoncé de grandes réformes allant soi-disant dans le sens de la simplification. Mais, à chaque fois, ça commence par être plus compliqué !

On supprime la taxe d’habitation, mais seulement pour 80 % des assujettis. Et cela va s’étaler sur 4 ans. Avec la nécessité d’un impôt de remplacement. Sans doute comme la fameuse taxe professionnelle, ex-patente, remplacée en 2010 par trois autres impôts !

On abolit l’impôt sur la fortune-ISF, mais on le remplace aussitôt par un impôt sur la fortune immobilière (IFI).

L’augmentation de la CSG pour tous, « en échange » d’une suppression de deux cotisations sociales pour les salariés, commencera également par une bizarrerie : la hausse de la CSG est au 1er janvier 2018, tandis que les suppressions de cotisations se feront avec un étalement sur 2 ans. Encore une aubaine pour les cabinets comptables !

Le chef de l’État veut libérer les entreprises, inciter l’épargne à s’investir dans l’économie productive, et les entrepreneurs à créer de nouveaux emplois.

Mais, dans le même temps, il affirme vouloir conserver l’État-providence et ses prélèvements sur les forces vives.

Une société où les dépenses publiques dépassent les 57 % du revenu national ne peut pas être qualifiée de libérale.

Et cela, même si l’État était effectivement mieux géré.

La Suède ou d’autres pays scandinaves, qui peuvent inspirer certains de nos réformateurs, ne seront jamais des modèles de libéralisme. Tout au plus des exemples de social-démocraties un peu moins catastrophiques.

Il serait plus juste de qualifier M. Macron de social-technocrate. Il ne croit au marché qu’à la condition qu’il soit bien encadré par des fonctionnaires soupçonneux.

Il me fait penser, à une époque bien différente, à Valéry Giscard d’Estaing, inventeur de la taxe sur les plus-values, taxe conçue en période de forte inflation, dont la beauté technocratique est de frapper les contribuables même en période de taux négatifs ! D’autres y verront plutôt du Michel Rocard, inventeur des ancêtres du RSA et de l’ISF.

Que le candidat Macron ait eu du génie, qui peut le contester ?

L’homme est « nouveau ». Autant qu’on puisse l’être à 40 ans, dont la moitié passée au cœur du pouvoir. Mais sa politique, pour l’instant, ne porte aucune des caractéristiques d’un traitement libéral des problèmes graves de la société française.

Certaines mesures sont effectivement favorables aux revenus du capital.

Mais l’annonce de l’ouverture de nouveaux « droits sociaux », comme l’indemnisation du chômage pour tous, ou bien le maintien de la retraite à 62 ans, oblige à ne pas considérer M. Macron comme « libéral ». Sauf à vouloir l’insulter. Et tous les libéraux avec lui…

 

27 JANVIER 2018  –  Lors de la réunion Bilderberg de 1991, feu David Rockefeller a prononcé une phrase devenue célèbre bien des années après. Elle fut citée dans un commentaire du Washington Post du 24 janvier 2008 : « Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au Time Magazine et d’autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer nos plans pour le monde si nous avions été sous les projecteurs de la presse au cours de ces années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et préparé à entrer dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés. »

Lire ces lignes aujourd’hui, alors que l’on s’ofusque des « informations frauduleuses » est plutôt surprenant… D’où émanent concrètement les fausses informations ?

David Rockefeller est récemment décédé et il ne verra donc pas le soubresaut attendu ; à avoir cette « bonne crise majeure » qu’il évoquait vers la même période qu’à Bilderberg.

Il fallait d’abord introduire la technologie des crypto-monnaies, selon le plan mis à nu dans nos deux précédentes séries : la Lettre des Prophéties 76-81 + la série 229-235 de LISO, et qui s’achèvera dans la prochaine série de LISO annoncée avec le prochain numéro de LIESI. Dans celle-ci, nous expliquerons l’importance de cet accident majeur à attendre, mais aussi des conséquences pour l’Etat nation et sa structure politicienne représentative. D’où une adresse utile pour réaliser ses derniers achats de métaux précieux: elle sera  communiquée dans un prochain envoi de la lettre confidentielle.

Un nouveau monde s’enfonce dans l’immoralité et la croissance démentielle des bulles. De plus en plus de personnes se rendent compte qu’un accident grandiose se prépare. Les analystes financiers ont inventé un terme surprenant quand ils commentent désormais l’évolution des marchés financiers : « Un krach à la hausse! »

Récemment France2 a même compilé le nombre de bulles existant dans le monde: marchés des actions, bitcoin, immobilier ici ou là dans le monde, de nouveau une énorme bulle immobilière aux Etats-Unis, etc. C’était au journal de 20Heures.

Récemment, l’ancien président de la BCE, Jean-Claude Trichet a encore averti d’un krach à venir et pire que celui de 2008. Il le fait à plusieurs reprises depuis juin 2017, quand il est invité sur les plateaux des médias financiers.

 

Jean-Claude Trichet: «Nous sommes plus vulnérables à une crise financière mondiale aujourd’hui qu’en 2008»

L’ancien président de la Banque centrale européenne est de passage à Genève cette semaine. L’occasion d’appeler à la prudence et à la vigilance alors que l’économie mondiale continue de s’endetter

Président de la Banque centrale européenne de 2003 à 2011, Jean-Claude Trichet est de passage à Genève cette semaine. Celui qui préside désormais le think tank bruxellois Bruegel donnera une conférence ce jeudi à 18h30 à la Maison de la paix (HEID), organisé par le Centre international d’études monétaires et bancaires (CIMB). Mais la veille, c’est chez son ami et ancien homologue de la Banque nationale suisse Jean-Pierre Roth que le Français s’est installé quelques jours et a rencontré Le Temps.

Le Temps: Comment jugez-vous l’état du système financier mondial?

Jean-Claude Trichet: Nous avons subi la crise financière mondiale la plus grave depuis la Deuxième Guerre mondiale en 2008. Elle aurait d’ailleurs pu être pire que celle des années 1930 si les banques centrales et les gouvernements n’avaient pas pris des décisions très importantes avec beaucoup d’audace et de rapidité. Cette crise était largement due à un surendettement très important dans les pays avancés et dans l’économie mondiale.

Nous aurions donc pu penser que le comportement économique et financier mondial changerait après la crise dans le sens de la maîtrise de l’endettement public et privé. La croissance très importante – environ 25% du PIB mondial entre 2000 et 2007 – de l’encours total de dettes publiques et privées aurait dû s’infléchir. Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. Au contraire: nous avons observé le même rythme d’augmentation de l’endettement mondial après la crise de 2008 à aujourd’hui qu’avant la crise. C’est inquiétant et cela doit nous conduire à la plus grande vigilance.

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– Parle-t-on des mêmes pays?

– Avant la crise, c’étaient les pays avancés qui s’endettaient de façon massive. Depuis 2007-2008, ce sont les pays émergents – la Chine notamment mais pas exclusivement – qui ont pris le relais en contribuant désormais pour moitié à l’accroissement de l’endettement mondial public et privé. Au niveau mondial, si l’on considère le niveau de l’endettement total en proportion du PIB consolidé de la planète comme un bon indicateur de vulnérabilité – ce que je pense –, nous sommes plus vulnérables à une crise financière mondiale aujourd’hui qu’en 2008.

– Pourquoi cet endettement continue-t-il de croître?

– Il y a des causes nombreuses: mauvaise gestion des finances publiques dans de nombreuses économies, risques excessifs pris par le secteur privé en particulier. Mais il y a aussi un problème général de négligence à l’égard des fonds propres dans de nombreuses économies. On pourrait avoir le même niveau d’investissement et d’épargne dans toutes nos économies et financer les investissements davantage avec des fonds propres et moins avec des dettes: nous réduirions ainsi notre vulnérabilité financière. Or nos systèmes fiscaux et juridiques privilégient la plupart du temps de façon dangereuse la dette par rapport aux financements en fonds propres des entreprises.

– Pourquoi faut-il s’en inquiéter?

– Une crise financière est extrêmement coûteuse. Aussi grave est l’ébranlement de la confiance et de la crédibilité de l’ensemble des gouvernances nationales, continentales et mondiale. Se retrouver de nouveau dans une crise analogue à celle de 2007-2008 aurait des effets totalement dévastateurs en termes de confiance à tous les niveaux, économiques, sociaux et politiques. Nous ne pouvons pas nous permettre de retrouver une telle situation. Même si on a su éviter le pire, nous ne pouvons pas nous permettre de revoir cela.

– Les banques centrales n’ont-elles pas aussi encouragé cet endettement en maintenant les taux bas et en abreuvant les marchés de liquidités?

– On ne doit pas reprocher aux banques centrales d’avoir fait ce qu’il fallait, d’abord pour éviter le déclenchement d’une grande dépression tragique de type 1929 et ensuite pour préserver la stabilité des prix tout en accompagnant la reprise, qui a été lente et laborieuse. Elles font ce qu’elles peuvent et ce qu’elles doivent dans des circonstances difficiles. Mais on ne peut évidemment pas imaginer que les politiques très accommodantes durent éternellement parce qu’elles ont des effets pervers.

Parmi ceux-ci, le risque de constitution de bulles financières, de conduite anormale des investisseurs qui recherchent désespérément du rendement, de négligence de leurs responsabilités par les autres acteurs publics et privés. C’est pour cela que les banques centrales rappellent toujours qu’elles ne peuvent pas tout faire dans nos économies, que de nombreux problèmes sont liés à des défauts structurels dont les gouvernements sont responsables. Cela dit, je pense qu’il s’ouvre en ce moment en Europe une fenêtre pour des réformes.

– Vous pensez à la France à la suite de l’élection d’Emmanuel Macron?

– Oui, mais aussi à l’ensemble des événements politiques en Europe continentale, où les mouvements se situant aux extrêmes et souvent anti-européens n’ont pas triomphé. Au contraire, une large majorité s’est exprimée en manifestant son attachement à l’Europe, que ce soit aux Pays-Bas, en France ou en Allemagne en particulier. Il ne faut évidemment pas être naïf ou exagérément confiant, il faut se battre pour notre avenir européen.

Mais nous sommes à un tournant, dans un moment historique important, où, si nous nous mobilisons, nous pouvons avancer dans le sens d’une plus grande intégration. Paradoxalement, au lieu d’être l’annonciateur de problèmes pour les autres membres de l’Union, le Brexit a été un incitateur pour les Vingt-Sept à renforcer leur coopération. Mais cela ne change rien au fait que l’Europe et l’euro doivent démontrer qu’ils peuvent apporter encore plus.

– Qu’espérez-vous du programme d’Emmanuel Macron?

– Il existe évidemment aussi une remarquable fenêtre d’opportunité en France après l’élection présidentielle. Il y a des réformes structurelles majeures à faire dans nôtre pays où le chômage de masse est beaucoup trop important. Le diagnostic d’Emmanuel Macron est fondamentalement juste. Les réformes apportant plus de flexibilité à l’économie et stimulant les entreprises et leur financement ont commencé immédiatement. Il y a un immense champ de réformes à faire. Il y a aussi le problème des dépenses publiques. Je ne suis pas sûr que les Français réalisent l’importance anormale de leurs dépenses publiques en proportion du PIB. Des économistes disent que c’est dans l’ADN français. Ce n’est pas vrai! Au moment du premier choc pétrolier, en 1973, la France comptait des dépenses publiques moins importantes que l’Angleterre et l’Allemagne. Les dépenses publiques ne sont pas dans les chromosomes français! Elles représentent la conséquence d’une longue série de crises et de l’incapacité à faire des réformes au bon moment jusqu’à présent.

– Quel est l’appréciation d’un ancien banquier central pour les cryptomonnaies, comme le bitcoin?

– Les monnaies sont des instruments de compte, d’échange et de conservation de la valeur. Le bitcoin peut être un instrument de compte et d’échange, mais pas de conservation de valeur, il n’y a qu’à voir les variations des prix, c’est un instrument de spéculation. Pourquoi pas, mais alors ce n’est pas une monnaie. Une monnaie méritant ce nom doit être sous la garde d’une institution qui assure le contrôle de son émission et qui se sent responsable de sa crédibilité. J’ai signé tous les billets de banque en euros, j’ai tendance à considérer que cela veut dire quelque chose de garantir la crédibilité d’une monnaie . Mais si je rejette la prétention des «cryptomonnaies» d’être des monnaies, derrière elles se trouve le concept de «blockchain», un progrès assez extraordinaire rendu possible par la technologie actuelle et qui peut peut-être être transposé dans plusieurs autres secteurs.

 

Côte à côte dans la vidéo, Emmanuel Macron et Angela Merkel se tiennent debout dans le salon Murat.

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