MILITANT N° 670 avril 2015 – Les urnes ont détruit la France

Militant 670

LA COMÉDIE ÉLECTORALE, ÇA SUFFIT !

L’ actualité française, plus que celle d’autres pays, est dominée par des problèmes secondaires, notamment les problèmes de basse politique au premier rang desquels figurent les élections qui sont autant de moyens de détourner l’attention des Français des véritables problèmes qui les assaillent en captant inutilement les énergies nationales. D’expérience, pas plus hier que demain, rien de bon pour la France n’ est à attendre du processus électoral. Nourri de tricherie, de corruption et de mépris d’ un peuple qu’ il trahit et détruit, le système démocratique qui affaiblit la France depuis plus de deux siècles et gangrène notre civilisation est verrouillé et irréformable.
Les élections départementales de mars 2015 en sont une nouvelle illustration et il semble que nombre de Français ont plus ou moins conscience de la mascarade électorale puisque la moitié du corps électoral a jugé inutile d’aller urner, ce que nous ne pouvons que juger positivement, bien que ce type d’ élection mobilise assez peu. Le mouvement de rejet ou plus exactement d’indifférence est encore amplifié lorsque l’ on observe que les votes blancs ont atteint 5,69 % du total des votants, soit un million de personnes.
Mais l’ abstention est, plus encore que le vote blanc, un acte politique d’importance car il signifie que les gens ne renouvellent pas leur allégeance au système. En effet, le vote est pour leur démocratie ce qu’ était jadis la génuflexion du vassal devant son suzerain. Ne pas voter exprime une défiance ou, à tout le moins, un manque de foi dans ce système. Certes, voter peut être une arme occasionnelle, comme lors d’ un référendum ou pour éliminer quelqu’ un, mais ce n’ est jamais constructif puisqu’il n’existe même pas de référendum d’initiative populaire. On comprend dès lors que l’oligarchie républicaine envisage de rendre le vote obligatoire ce qui aurait deux avantages pour leur République : le premier serait d’ en remplir régulièrement les caisses en infligeant des amendes à ceux qui refuseraient d’accomplir leur « devoir », tout en accroissant le pouvoir répressif et la soumission des « citoyens ». Il resterait alors à voter blanc ou nul ayant la forme d’un bras d’ honneur, sachant que ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’ on guérit le malade.
Comme les élections précédentes, les élections départementales ne changeront rien dans la vie des Français et tel n’ est pas leur but. Tout au plus, elles constituent un exutoire passager contre le gouvernement en place, sachant que l’alternance politique qu’ elles suscitent ne fait que passer le pouvoir aux mains d’une autre partie de cette oligarchie qui en France revêt la forme du condominium UMPS aux politiques quasiment interchangeables. Notons toutefois la particularité de ces élections : les fonctions des paires d’élus n’ ont pas encore été définies par la loi ! Incroyable !
Certes, il y a un trublion dans le ronronnement institutionnel de ce régime d’ anti-France : le Front National. Mais, répétons- le, il est intégré de fait au système démocratique et se prête, consciemment ou non, à son jeu. Usant des origines nationalistes du F.N. que celui-ci conserva jusqu’ en 1980, le magistère régimiste continue de le diaboliser, lui conférant le rôle de défouloir de la colère, voire de la désespérance de gens qui voient, mal informés, en lui une véritable alternative aux maux actuels de la France. Or, simultanément, la direction du parti ne cesse, surtout depuis le tournant mariniste de 2011, de se recentrer pour acquérir cette honorabilité qui lui est ref usée et l’ostracise. Les élections départementales ont confirmé cela puisque le F.N. , fort du quart des suffrages, n’a obtenu qu’un nombre dérisoire d’élus.
Mais le fond du problème, à moyen terme, est que le Front national menace les prébendes que le condominium UMPS distribue à nombre de ses affidés. Ainsi, attendons-nous à des ententes UMPS aux prochaines élections, sous une forme ou sous une autre, pour contrer le Front national, maintenu dans l’isolement, à la manière de ce qui s’ était passé sous la IVe République avec le système des apparentements conçu pour isoler le Parti communiste et le RPF gaulliste.
En outre, soyons lucides : ces 25 % de voix signifient que les trois quart restants des votants soutiennent toujours les partis régimistes, situation commune à toute l’ U.E. Rien, sur le fond ne change : les gens demeurent, dans leur immense majorité, attachés au système en place. Et s’ils grognent, en les méfaits, ils ne verront aucune raison de le renverser aussi longtemps que leurs petits égoïsmes personnels seront plus ou moins satisfaits.
Si les succès électoraux relatifs du Front National offrent tout de même l’occasion de sensibiliser les populations aux idées nationalistes, il faut se demander pour quelle politique il est demandé aux Français d’ élire leurs (ir) responsables publics. Le fait est de constater que, quelles que soient les cas de figure, tant en France que dans les Etats voisins, les partis qualifiés de « populistes », d’ « extrémistes », qu’ils soient de « gauche » ou de « droite », lorsqu’ ils arrivent à exercer quelque pouvoir , ne font que gérer le système existant et à tout le moins, le cautionner. Il est illusoire de penser changer l’ordre des choses, même en travestissant ses idées, à l’intérieur du système démocratique dans l’ espoir d’ avancer masqué. Le régime sait reconnaître ses ennemis. Cultiver l’ ambiguïté ne paie jamais ; on n’ en sort qu’ à son détriment, comme le disait le cardinal de Retz qui en avait fait l’expérience.
Nous devons nous battre sans concession sur nos idées, nourries de la doctrine nationaliste, doctrine de vérité car fondée sur l’expérience et le réel. Le combat électoral peut être utilisé comme outil de propagande, mais sans en espérer plus. La France ne s’ est pas faite par les urnes ; elle est défaite par les urnes et ne pourra pas se ref aire par les urnes. Notre travail principal consiste, le plus souvent dans la discrétion, sans provocation inutile, à mener un opiniâtre travail de formation visant à la reconquête intellectuelle et spirituelle de la société, passant par la formation d’officiers politiques déterminés et n’attendant rien pour eux-mêmes, jusqu’à ce qu’une situation révolutionnaire se présente et rende une partie significative des masses ouverte à notre discours.
Une telle situation ne manquera pas de se produire. L’histoire opère par secousses. Sous l’apparence d’une situation calme, qui à vue d’homme paraît devoir perdurer, se déploient des forces qui la minent, qui en modifient l’équilibre interne et qui, si rien n’ est fait pour les contrecarrer, finissent par produire une explosion certes prévisible par les plus lucides mais toujours inattendue dans son déclenchement et la forme qu’elle revêt. Seuls ceux qui s’y préparent et savent ce qu’ils veulent faire pourront en tirer les bénéfices dans le court intervalle de temps qu’offrent de telles situations.
Répétons-le : la fragilité du système financier et les blocages économiques et sociaux qu’il induit, les problèmes liés à l’ invasion migratoire, sans compter les multiples risques de guerre planétaire sont autant de facteurs qui menacent le système né en 1945. Dans ce contexte, forgeons les outils que nous devrons utiliser à cette fin à la faveur des ébranlements à venir pour restaurer la France.

Édito de Militant.

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